Vendredi dernier, un parent a partagé la pause méridienne (comme ils disent) avec nos enfants. Récit.
11h30 devant la porte de l’école, intimidé, je (re)rentre à la grande école. Ce midi, je déjeune à la cantoche ! 
2 heures d’immersion totale en milieu (depuis le temps !) inconnu. Des souvenirs d’enfance me reviennent et ne me rassurent pas, souvenirs surement fantasmés avec les années, souvenirs mélangeant pêle-mêle les batailles de petit pois, le vacarme assourdissant de 200 cuillères tapant en rythme le dos de 200 assiettes, les garçons à la bagarre, les filles à l’élastique, les courses, les jeux, les rires, la carrure des  caïds de CM2, les regards doux des bébés du CP…
La directrice m’accueille, Déborah (responsable éducatif de la Ville de Paris, adjointe de Thierry) m’explique le fonctionnement de ces deux heures. Je décide de manger au second service… Avec les grands. Même pas peur. 
Aujourd’hui, la cour du haut et la ludothèque sont fermées, les élèves se répartissent entre le grand préau, le petit préau, la cour et la bibliothèque. Les différents espaces sont bien délimités mais les enfants passent de l’un à l’autre facilement. Dans le petit préau, l’équipe pédagogique propose une activité Hockey. Et c’est vraiment chouette (en plus c’est parfaitement mixte). Dans le fond de la cour : football. J’attendais 50 gamins débraillés martyrisant une boule de cuir en hurlant. Mais non, seuls douze garçons  se disputent une balle en mousse avec plus de correction que n’importe quelle équipe de ligue 1 ! 
Dans un autre coin de la cour, un animateur entraîne un groupe d’enfants dans un jeu de basket. Ce qui ne trouble pas ceux qui, assis en cercle, jouent aux cartes avec une concentration qui ferait rêver les maîtresses. Ni celles qui déambulent, bras dessus, bras dessous, parlant à voix basse. Elles semblent se raconter les tourments de l’existence. Puis tout d’un coup, elles éclatent d’un grand rire, se mettent à courir et chassent en un instant tous leurs emmerdements !
À la bibliothèque, sous le contrôle bienveillant de Françoise, des CE2 préparent un exposé avec plus de sérieux et d’application qu’un premier ministre sa déclaration de politique générale… 
Pas plus de chahut dans le grand préau autour des tables dessin ou jeux de société.
Et les bagarres, les combats, batailles rangées ?! Rien. Nada. Walou. Pas d’échauffourée, pas la moindre altercation, pas même un mini crêpage de chignon. Je ne dirai pas que je suis déçu mais bon, je m’imaginais en reporter intrépide dans une jungle hostile, je me retrouve à contempler des papillons dans un jardin japonais ! Avouez que si c’est agréable, c’est pour le moins un peu frustrant.
Il faut se rendre à l’évidence, nos enfants sont sages ! Et la cour de récré est calme, en tout cas en ce jour.
12h30 : deuxième service. Les CE2 qui n’ont pas déjeuné au premier service avec les CP et CE1 s’alignent gentiment pour l’appel avant la descente au réfectoire. Le réfectoire n’est pas très grand, les enfants, après avoir rempli leurs plateaux, rejoignent des tables de 6.  On oublie vite le bruit ambiant, les enfants discutent et peuvent s’entendre sans crier. 
Et la bouffe !!! Est-ce que c’est bon ? Aujourd’hui, non. 
Au menu ce midi : Céleri-rave vinaigrette : ni bon ni mauvais. Cela n’a aucune importance car à ma table comme à celle voisine,  aucun enfant n’y a touché (l’équilibre nutritionnel du repas en prend un coup).
Dos de cabillaud sauce dieppoise - riz. Du vrai poisson qui sent le poisson, pas de la croquette aseptisée ! Mais bon, pour le coup il sent vraiment vraiment fort ! Verdict des enfants, on goûte une bouchée et on pousse sur le bord de l’assiette. Pareil pour moi. Les moules de la sauce connaissent par contre un gros succès. Ma tablée apprécie aussi le riz et mon seul commentaire sera de constater qu’ils sont plus exigeants le soir à la maison…
Yaourt au fruits et orange. Rien à dire. A noter que bien qu’il s’agisse d’un self service, les enfants n’ont pas le choix entre plusieurs desserts ou entrées. 
13h00 : les enfants ayant fini leur repas déposent leur plateau et remontent pour un dernier temps de détente. 
Un dernier petit tour dans la cour  (toujours aussi tranquille, mais sans être non plus un repère de neurasthéniques, entendons nous bien !) et je quitte l'école.
Merci à la directrice, à Déborah et à toute son équipe, aux cantinières pour leur accueil. Et bravo. 
Merci à vous aussi, les enfants, quoique je vous préférerais moins disciplinés à l’école, voire dissipés, voire carrément déconnants et insupportables ! Histoire de garder vos capacités de sagesse pour le soir à partir de 18h.


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